"Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends."Nelson Mandela
"Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends."Nelson Mandela
François Rabelais, également connu sous le nom d’Alcofribas Nasier (son anagramme), est un écrivain humaniste de la Renaissance. Il est né près de Chinon en 1483 ou 1494 et est mort à Paris en 1553.
Il a écrit des œuvres majeures comme Pantagruel et Gargantua. Dans son enfance, il bénéficie d’une éducation médiévale comprenant des matières telles que : la rhétorique, la grammaire, la dialectique, l’arithmétique, la géométrie, la musique ou encore l’astronomie. C’est donc un homme instruit. Il est tout d’abord moine avant d’entreprendre des études de médecine à Paris.
En 1546, Rabelais fait imprimer son livre Tiers Livre qui va par la suite être censurés par les théologiens de la Sorbonne. Cet événement laissera un goût amer à Rabelais envers cette université.
Dans Gargantua, il cite de nombreux ouvrages latins ou grecs très peu connus. Il décrit avec précision l’anatomie du corps humain et écrit plusieurs phrases en latin.
Gargantua est un géant. Il est le fils de Gargamelle et Grandgousier et le père de Pantagruel. Un jour, lorsqu’il était petit, Gargantua étudiait le meilleur moyen de se torcher le cul. Son analyse était d’une rigueur scientifique. Son père s’est alors rendu compte de son intelligence et de son potentiel et s’est mis en tête de lui offrir la meilleure éducation possible.
Il va commencer son éducation avec un certain Thubal Holoferne. Celui-ci lui apprit l’alphabet à l’endroit et à l’envers pendant plus de cinq ans. Il lui lu également des ouvrages anciens obsolètes comme le Théodolet ou le Facet. Néanmoins, Grandgousier s’aperçut que son fils, en étudiant assidûment, ne progressait en rien. Pire, il en devenait complètement fou, stupide et idiot.
Suite à cela, il décida de placer l’éducation son fils entre les mains d’un autre précepteur : Ponocrates. Ils montèrent à Paris dans le but de parfaire son éducation. Ponocrates l’instruit “selon une méthode telle qu’il ne perdait aucune heure de la journée”. Dès le réveil matinal, Gargantua s’instruit, en lisant, mais surtout en jouant et en s’amusant. Il fait du sport, réfléchit, apprend, joue, etc, tout cela dans un rythme effréné.
Pendant ce temps, le père de Gargantua fait face aux attaques de Picrochole (caricature de Charles Quint tandis que Grandgousier représente François Ier). Dans ces guerres Picrocholines, déclenchées pour une fouace (petits pains), Gargantua est appelé pour défendre son pays et ses terres. Après de multiples aventures, Gargantua fini par remporter la bataille contre Pichrocole.
À la suite de ces évènements, il fonde l’abbaye de Thélème. C’est un lieu où sont admis les adolescents (filles et garçons) pour être éduqués selon la méthode que Rabelais considère comme idéale. Tous se lève lorsqu’ils le désirent, ils font les activités qu’ils souhaitent, apprennent les choses qui les passionnent. Sur la porte de cette abbaye est inscrit “Fais ce que tu voudras” véritable maxime de l’éducation utopiste de Rabelais.
Gargantua a été écrit en 1534, pendant la Renaissance. Cette époque est synonyme de renouveau, de foi dans les capacités de l’homme à se dépasser, d’inventions et d’innovations. Elle est caractérisée par un retour vers l’Antiquité. L’héritage grec et romain va être remis au goût du jour.
À partir du XVe siècle, la diffusion des connaissances est possible en Europe grâce à l’invention de l’imprimerie par Gutenberg. On relit les textes de la littérature antique qui abordent les valeurs humaines et intellectuelles. C’est le fondement de l’HUMANISME. L’humanisme place l’Homme et son épanouissement au centre de ses préoccupations.
Les humanistes sont des penseurs, dont Rabelais fait partie, des écrivains ou des savants. Ils apprennent des langues pour traduire avec exactitude les textes anciens. Ils sont passionnés par l’antiquité et veulent changer l’homme dans la société. Les Humanistes ont le pressentiment que l’éducation peut transcender, peut élever, peut libérer du joug de l’ignorance.
Ils possèdent un esprit critique, ils sont croyants, mais dénoncent l’influence de l’Église sur la pensée et les abus de pouvoir du Clergé, très visible dans Gargantua. Ils pensent que l’homme est libre et responsable et veulent l’éclairer à la lumière de la Raison, de la Vérité et de la Connaissance.
L’éducation humaniste prône le plaisir dans l’apprentissage. Rabelais tourne en dérision Thubal Holoferne et ses méthodes caduques. D’une part, les connaissances transmises à Gargantua sont dépassées et inutiles, d’autre part, il doit ingurgiter des tas de connaissances, sans réfléchir à ce qu’il lit ou ce qu’il fait, ce qui rend l’éducation vide de tout sens.
Ensuite, Rabelais propose un bon modèle d’éducation avec le précepteur Ponocrates. En effet, celui-ci insiste sur l’importance du jeu et du plaisir dans l’apprentissage. Néanmoins, selon mon point de vue, cette éducation n’est pas parfaite, car Gargantua est constamment en mouvement, soit il fait du sport, soit il lit, soit il réfléchit. Même dans les moments censés être calmes, il travaille, à l’heure des repas, quand il se lave, etc. Cette éducation est quelque peu excessive.
Dans les derniers chapitre de l’œuvre, Rabelais dévoile l’abbaye de Thélème, son éducation idéale. Les élèves se lèvent, s’habillent, travaillent et réfléchissent quand ils le souhaitent, selon leurs désirs. Ils étaient forts en sport, étaient intelligents et dotés de raison et d’esprit critique. À travers son livre, Rabelais nous montre sa réflexion avant-gardiste et moderne.
